Croissance France 2017 : La dynamique de croissance reste positive (+1,4%)
Euler Hermes estime que la dynamique économique française reste positive, et que les perspectives 2017 sont encourageantes. « L’année dernière, l’économie française a été affectée par une demande externe plus faible et des aléas exceptionnels. Néanmoins, le dernier trimestre 2016 prouve que la tendance est positive, et laisse même augurer une croissance de +1,4% en 2017, après +1,1% en 2016 », explique Stéphane Colliac, économiste France chez Euler Hermes.
Un ralentissement visible en surface…
L’économie française n’a cru que de +1,1% en 2016 (+1,2% en 2015). La mauvaise performance du secteur agricole est un déterminant majeur de ce ralentissement. Affectée par les intempéries, la production agricole française en volume a chuté de -6% l’année passée, coûtant ainsi 0,2 point de croissance à la France.
Par ailleurs, la croissance française a été handicapée par de mauvaises performances aux deuxième et troisième trimestres 2016 (respectivement -0,1% et +0,2%), après un premier trimestre très positif (+0,6%). Une situation relative à la stagnation de la consommation des ménages (+0,1% t/t aux T2 et T3) et de l’investissement des entreprises (-0.1% et +0.1% respectivement). « Sur ces deux trimestres, les conditions n’étaient pas réunies pour pousser les ménages à la consommation. Nombre d’achats de biens durables par les ménages ont été anticipés au T1 2016, soutenus par la faiblesse des prix à la consommation. De plus, le contexte a été alourdi par les grèves, les intempéries et les craintes sécuritaires », développe Stéphane Colliac. L’effet de transmission est direct : pénalisé par des niveaux de ventes atones, l’investissement des entreprises n’a pas cru sur la période.
… Qui ne reflète pas la dynamique actuelle de l’économie française
Néanmoins, selon Stéphane Colliac, ces deux éléments ne doivent pas masquer la bonne dynamique de moyen-terme de l’économie française. « Le ralentissement sur l’ensemble de l’année 2016 est un fait, mais il ne reflète en aucun cas la santé économique de la France. Une série d’aléas est venu pénaliser la France en 2016, mais le potentiel de croissance est bien présent, et n’a pas disparu. Les ménages ont les moyens de consommer et d’investir, tandis que les entreprises n’attendent qu’un raffermissement de la demande pour investir elles-aussi. »
Et à cette aune, l’année 2016 s’est terminée comme elle avait commencée : sur une bonne note. La croissance au T4 2016 atteint ainsi +0,4%, portée par un rebond de la consommation des ménages (+0,6% t/t). L’indicateur de confiance des ménages de l’INSEE s’établissait d’ailleurs à 99 en décembre 2016, soit son plus haut niveau depuis 2007. Les entreprises sont aussi plus confiantes face à l’avenir : selon une enquête de l’INSEE, ces dernières ont cessé d’anticiper une baisse de leurs prix de ventes en novembre 2016. Plus confiantes en l’avenir, leur investissement a connu un rebond au quatrième trimestre 2016 (+1,3% q/q).
2017, année de l’accélération pour l’économie française (+1,4%)
Finalement, les perspectives de croissance 2017 s’annoncent encourageantes pour la France : à un rythme voisin de ce qui a prévalu fin 2016. « Nous estimons que la croissance française accélérera à +1,4% en 2017, à nouveau soutenue par la consommation des ménages. Après une croissance annuelle de +1,8% en 2016, celle-ci devrait croître de +2% en 2017, et contribuera à la croissance du PIB à hauteur de 1,1 point », analyse Stéphane Colliac.
Côté entreprises, Euler Hermes anticipe une hausse des chiffres d’affaires de +1,4% en 2017 (+0,3% en 2016), qui trouve sa source dans le regain de confiance et d’optimisme des chefs d’entreprises. Les entreprises françaises pourront aussi profiter d’une demande externe qui retrouvera des couleurs l’année prochaine. « La demande additionnelle adressée à la France sera portée en 2017 par la remontée des prix de vente et par un accroissement des volumes exportés. Au total, les exportations devraient croître de +3,7% en volume en 2017 (+0,9% en 2016) ; en valeur, +28 Mds € de demande additionnelle sont attendus en 2017 (-3 Mds € en 2016). C’est toujours en Europe que nos exportateurs auront une carte à jouer : en Allemagne, où +5 Mds € de débouchés sont à capter, en Espagne (+3,5 Mds €), en Belgique (+2,7 Mds €) et en Italie (+2,6 Mds €) notamment », conclut Stéphane Colliac.