Le déficit commercial français devrait se contracter de 4,5 milliards d'euros en 2019 et s’établir à 55 milliards d'euros
Le début de l’année 2019 a été marqué par une forte croissance du commerce extérieur français qui s’établit à 14,3 Mds EUR sur le 1er semestre. Mais le mois de juillet marque une quasi-stagnation (+100 M EUR seulement).
« Lors du premier semestre 2019, la baisse du prix du pétrole a expliqué en grande partie la réduction du déficit commercial français. Toutefois, la dynamique des exports devrait patiner au second semestre de cette année, ce qui se traduira par une hausse de seulement +2 Mds EUR des exportations, d’où le maintien d’un déficit commercial élevé en 2019 (-55 Mds EUR) », précise Stéphane Colliac, économiste en charge de la France chez Euler Hermes.
Euler Hermes explique que ce coup de froid sur les exportations devrait provenir principalement du ralentissement de la croissance en Europe, avec des débouchés additionnels de +6 Mds EUR en 2019 (la moitié moins par rapport à 2018).
« Les exportations françaises voient leur dynamique se retourner en raison de risques conséquents : en Allemagne, -500 M EUR de demande additionnelle sont à prévoir sur 2019 due au coût de la crise industrielle allemande. En cause, la baisse de la production industrielle allemande, et singulièrement de la production automobile (-15% a/a au 2ème trimestre), qui pèse sur les équipementiers automobiles, la métallurgie, les plastique et caoutchouc ou l’électronique. Autre facteur, le rétropédalage observé au Royaume-Uni. Après une forte croissance au T1 (+1,7 Mds EUR a/a) tirée par l’accumulation des stocks, le gain a été résiduel par la suite, notamment en juillet (+100 M EUR). En anticipant un peu plus de -1 Mds EUR de pertes supplémentaires au S2, nous prévoyons +0,7 Mds EUR de demande additionnelle en 2019 », ajoute Stéphane Colliac.
Des opportunités seront à saisir à l’export pour les entreprises françaises en 2019
Des opportunités à l’export néanmoins seront à prendre, notamment en Allemagne dans les secteurs : agroalimentaire, pharmacie, et véhicules finis. « On observe une dichotomie entre l’industrie allemande qui va mal et le consommateur allemand qui va moins mal, il y a une vraie divergence économique. » conclut Stéphane Colliac.
Les deux premières croissances des exportations françaises seront au bénéfice du Grand Export avec les Etats-Unis (+3,5 Mds EUR) et la Chine (+1,9 Mds EUR). L’aéronautique est le grand gagnant sectoriel, car il représente à lui seul +5 Mds EUR. La chimie permettra de gagner près de +3,5 Mds EUR.
Enfin, la France gagne des parts de marché dans des pays ayant signé des accords de libre-échange avec l’Union Européenne : +800 M EUR au Japon, +500 M EUR en Corée du Sud et +200 M EUR au Canada depuis le début de l’année.