Indice Euler Hermes d'Agilité Digitale 2019 : les USA en tête, la Chine en progression et la France dans le top 20
Euler Hermes présente la troisième édition de son Indice d’Agilité Digitale (IAD), qui mesure la capacité des pays à fournir aux entreprises un environnement leur permettant de réussir leur transformation digitale. Le score de chaque pays repose sur 5 critères : la réglementation et l’environnement des affaires, le système éducatif et les dispositifs de recherche, la connectivité, les infrastructures logistiques et la taille du marché.
- L’Indice d’Agilité Digitale (IAD) d’Euler Hermes mesure la capacité des pays à fournir aux entreprises un environnement propice à leur digitalisation.
- Les Etats-Unis, l’Allemagne et le Danemark occupent les 3 premières places du classement de 2019. La Chine fait cette année son entrée dans le top 10, avec un bond de 8 rangs, et la France consolide sa place dans le top 20 (+2 rangs).
- En dépit de leur potentiel de digitalisation élevé, de nombreuses économies développées affichent un retard en matière d’adoption digitale. C’est le cas de l’Allemagne, du Royaume-Uni, de la France et de la Corée du Sud notamment.
Les Etats-Unis et la Chine s’affrontent aussi sur le terrain du digital
Une fois encore, les Etats-Unis occupent la première place du classement, avec un score de 86 sur 100. Les entreprises américaines bénéficient d’un marché imposant de par sa taille, d’un système éducatif et de dispositifs de recherches solides, et d’un environnement des affaires favorable leur permettant de se digitaliser rapidement. Néanmoins, le score relatif aux infrastructures logistiques a légèrement reculé par rapport à 2018.
L’Allemagne et le Danemark complètent le podium. Une percée remarquable pour le Danemark, qui gagne 9 rangs par rapport au classement de 2018, où il ne figurait même pas parmi le top 10. Le pays semble bénéficier d’une forte amélioration de sa connectivité et d’infrastructures logistiques renforcées. L’Allemagne et le Danemark sont les dignes représentants de l’Europe de l’Ouest, qui se détache des autres continents en plaçant 19 pays parmi le top 30 et 4 pays parmi le top 5.
Une autre forte percée est à noter, et elle concerne la Chine. « La Chine fait une entrée fracassante dans le top 10, avec un bond de 8 rangs par rapport au classement de 2018. Cette performance s’explique surtout par l’amélioration de la réglementation et du climat des affaires chinois, avec par exemple la réduction du temps nécessaire pour créer une entreprise. Cette percée chinoise doit toutefois sonner comme une prise de conscience : elle explique en partie l’escalade des tensions commerciales sino-américaines en guerre froide digitale, avec en toile de fond la politisation de la course à la 5G », avance Georges Dib, économiste chez Euler Hermes et auteur de l’étude.
Côté français, une progression est également à noter : 19ème en 2018, la France gagne deux rangs est consolide sa place dans le top 20. « La France doit sa progression à un meilleur environnement des affaires et à une capacité d’innovation en amélioration, avec un score en progrès par rapport à l’année dernière sur le critère système éducatif / dispositif de recherche », détaille Georges Dib.
Attention au potentiel digital inexploité
L’IAD d’Euler Hermes reflète le potentiel de digitalisation que chaque pays offre à ses entreprises. Mais les entreprises profitent-elles de l’environnement offert par leur pays ? Afin de le savoir, Euler Hermes a comparé son IAD à des indicateurs de digitalisation effective, comme le recours au cloud computing, le développement de la vente en ligne, ou encore le nombre d’offres de recrutement de spécialistes IT dans le pays.
Il en ressort que dans plusieurs pays, la digitalisation effective des entreprises n’est pas à la hauteur du potentiel de digitalisation offert par le pays. Dans ces pays, où l’IAD est élevé, les entreprises ne profitent pas pleinement de l’environnement de leur pays d’implantation pour se digitaliser.
L’Allemagne est en ce sens un exemple très parlant. Deuxième du classement 2019 d’Euler Hermes, l’Allemagne dispose d’un vrai potentiel de digitalisation. Toutefois, si l’on regarde le recours au cloud computing et le nombre de spécialistes IT, les entreprises allemandes sont en retard.
Autre exemple, le Royaume-Uni, 5ème du classement 2019 d’Euler Hermes, preuve que le pays offre à ses entreprises un environnement digital intéressant. Néanmoins, le développement de la vente online y est limité, et le poids des entreprises du secteur de la tech dans le PIB britannique est relativement faible.
Enfin, dernier exemple, la France, qui se place dans le top 20 de l’IAD d’Euler Hermes et qui a progressé en 2019. Toutefois, en France, le cloud computing est peu utilisé par les entreprises, alors que le nombre de commandes en ligne et le nombre de spécialistes IT restent relativement limités par rapport à d’autres pays.
« L’Allemagne, le Royaume-Uni, la France, l’Espagne, l’Autriche et la Suède témoignent d’un fort potentiel de digitalisation, mais la digitalisation effective des entreprises y est encore trop faible. Ce décalage pourrait fragiliser certaines entreprises face à la concurrence, et ainsi amplifier le risque d’impayé », ajoute Ludovic Subran, Chef économiste d’Euler Hermes.
Comment réduire ce fossé entre potentiel digital et niveau réel de digitalisation ? La meilleure stratégie semble de se concentrer sur la connaissance, en investissant sur les capacités de savoir (éducation et formation, compétences digitales) et d’innovation (dépenses de R&D).
Méthodologie
L’Indice d’Agilité Digitale mesure la capacité d’un pays à offrir aux entreprises les moyens d’assurer leur transformation digitale et de prospérer dans une économie mondiale en pleine digitalisation. Pour chaque pays, 5 indicateurs ont été étudiés :
- Réglementation et environnement des affaires : nous avons utilisé l’indicateur Distance to Frontier du classement Doing Business de la Banque Mondiale.
- Système éducatif et dispositifs de recherche : nous avons utilisé les scores d’enseignement supérieur - formation et d’innovation développés par le World Economic Forum.
- Connectivité : nous avons analysé le nombre de personnes utilisant internet en % de la population, les souscriptions de lignes téléphoniques fixes et mobiles pour 100 personnes, et le nombre de serveurs sécurisés pour 100 personnes.
- Infrastructures logistiques : nous avons utilisé le Logistic Performance Index du classement Doing Business de la Banque Mondiale.
- Taille du marché : nous avons analysé le nombre d’utilisateurs d’internet et leur revenu.