Le pouvoir d’achat des ménages français devrait se contracter de -0,2% en 2018
Selon Euler Hermes, le pouvoir d’achat des ménages français s’est contracté de -1% lors du premier semestre 2018. Deux facteurs sont désignés par le leader mondial de l’assurance-crédit. Tout d’abord, la hausse du prix du pétrole (+20% au premier semestre), qui a engendré une hausse de l’inflation : les prix à la consommation ont cru de +2,3% a/a au mois d’août 2018. Ensuite, un effet fiscalité, avec des hausses de taxes (essence, CSG) qui ont pesé sur le revenu disponible brut des ménages français.
Euler Hermes estime d’ailleurs que le revenu disponible brut des ménages français augmentera seulement de +1,5% en 2018 (+2,7% en 2017). Dans le même temps, l’inflation devrait croître en moyenne annuelle de +1,9%. En conséquence, le pouvoir d’achat des ménages français devrait se contracter de -0,2% en 2018 (+1,4% en 2017). Il s’agit de la troisième année de recul du pouvoir d’achat sur les 10 dernières années, une situation qui ne s’était pas produite depuis la seconde guerre mondiale.
La consommation des ménages déçoit encore
Conséquence directe de ce recul du pouvoir d’achat, la consommation des ménages français ne devrait croître que de +0,8% en 2018, après +1,1% en 2017 et +1,9% en 2016.
« La croissance de la consommation française était déjà faible l’an dernier, mais elle devrait atteindre un nouveau point bas en 2018. Il s’agit d’un moteur important de l’économie française, et cette nouvelle contreperformance affectera à n’en pas douter la croissance tricolore. Nous estimons que le PIB français ne croîtra que de +1,5% en 2018, après +2,3% en 2017 », ajoute Stéphane Colliac, économiste en charge de la France chez Euler Hermes.
Une situation qui met à mal le secteur agroalimentaire
Le recul prévu du pouvoir d’achat des ménages français pourrait particulièrement affecter certains secteurs, dont les marges sont déjà sous pression. C’est notamment le cas de l’agroalimentaire, dont les marges ont chuté de près de 3 points entre 2016 et 2017.
« Pour faire face à la baisse de pouvoir d’achat des ménages, le secteur est contraint de revoir ses prix à la baisse. Ainsi, les prix de vente dans le secteur agroalimentaire se sont contractés de -0,8% a/a en août 2018. Une situation difficile à supporter pour les acteurs du secteur quand en parallèle, le coût des intrants ne cesse d’augmenter », justifie Stéphane Colliac.
Un regain de forme dès 2019 ?
Euler Hermes se montre toutefois plus optimiste pour 2019, et prévoit une croissance du pouvoir d’achat des ménages français de +1%. La consommation des ménages retrouverait ainsi des couleurs (+1,4%), et la croissance française atteindrait +1,9%.