Entre 2019 et 2022, la productivité a reculé de -2,9% en France

04/05/2023
La crise Covid-19 a rebattu les cartes du marché du travail en zone euro. Quel a été son impact sur le chômage, la productivité et les salaires ? Et quelles prévisions pour les années à venir dans le contexte inflationniste actuel ? Les experts Allianz Trade se sont penchés sur la question dans leur dernière étude.

Au sommaire :

  • Les impacts de la pandémie sur le marché du travail n’ont pas été aussi négatifs qu’attendus. A fin 2022, le niveau d’emploi en zone euro a cru de +2,3% par rapport à son niveau d’avant-crise. Dans le même temps, le taux de chômage moyen en zone euro a reculé à 6,6% (contre 7,6% en 2019). Parmi les pays les mieux lotis en termes de créations d’emploi, la France et l’Espagne, avec une croissance respective de +4,2% et +2,5%. Dans ces pays, le taux de chômage a aussi reculé, s’établissant à fin 2022 à respectivement 7% (-1 point vs 2019) et 12,9% (-0,9 point).
  • Comment expliquer cette évolution ? Selon Maxime Darmet, économiste senior chez Allianz Trade, « le recul du chômage et la hausse de l’emploi tiennent pour partie à la baisse du nombre d’heures travaillées par les employés européens (-1,7% entre 2019 et 2022). En effet, face à la crise Covid-19, les entreprises ont opté pour une diminution du nombre d’heures attribuées à chaque salarié plutôt que des licenciements. Un choix grandement dû aux mesures publiques déployées pendant la pandémie, et qui a permis de préserver l’emploi. Dans le même temps, dans plusieurs pays, de nombreux emplois ont été créés dans la fonction publique, ce qui a soutenu le marché du travail. »
  • Revers de la médaille, la bonne tenue du marché du travail s’est accompagnée, dans certains pays, de pertes importantes de productivité. « Nous sommes dans une situation où il y a plus de personnes employées que par le passé… mais qui travaillent moins d’heures qu’avant la crise et qui, surtout, sont moins productives par heure travaillée. Mécaniquement, la productivité du travail a donc chuté à l’échelle européenne, et cela pourrait freiner la reprise économique. On note toutefois d’importantes disparités : en France et en Espagne, la productivité a reculé de -2,9% et -7,6% entre 2019 et 2022, alors qu’elle s’est montrée relativement résiliente en Allemagne (-0,8%) et a cru en Italie (+1,6%) », explique Maxime Darmet.
  • Selon Allianz Trade, le marché du travail européen devrait continuer à bien se tenir dans les prochaines années. Le taux de chômage devrait en effet rester en dessous de ses niveaux d’avant-crise en 2023 et 2024 en moyenne en zone euro (légèrement supérieur à 7%). Une situation qui renforce le pouvoir de négociation des salariés, et qui devrait soutenir les salaires. « Nous estimons que les salaires devraient croître en moyenne de +4 à +5% en zone euro en 2023, et de +3,5% à +4% en 2024. La faiblesse persistante du taux de chômage, couplée à l’inflation, sont en tout cas de nature à l’indiquer. En France, nous prévoyons une hausse des salaires de +4,1% en 2023 et de +3,7% en 2022, avec un taux de chômage qui devrait s’établir à 7,2% cette année et à 7,5% l’année prochaine », conclut Maxime Darmet.

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