Le doxing (parfois orthographié doxxing) consiste à rendre publiques sur internet des informations personnelles qui ont été volées sur les serveurs, les PC ou les Smartphones.
Des activistes aux criminels
Cette pratique est d’abord apparue dans le but de nuire à une personne désignée. Les informations tiennent en général à son identité, son adresse, son numéro de sécurité sociale, son numéro de compte bancaire, etc. Mais elles peuvent s’étendre à ses identifiants sur les réseaux sociaux, ses mots de passe, ou ses données bancaires. Les « doxers » rendent ainsi leur victime vulnérable à l’usurpation d’identité… ou au harcèlement en ligne. A l’origine, les personnes les plus visées étaient les célébrités, les passionnés de jeux vidéo et les hackers.
Quatre chercheurs des universités de l’Illinois et de New York ont présenté début novembre une étude de ce phénomène dont les conséquences peuvent être désastreuses. Ils ont en particulier isolé les 4 principales motivations des doxers « activistes » :
- La compétition – démontrer son savoir-faire technique
- Le désir de revanche,
- Le désir de justice – le doxer attaque parce qu’il estime que sa victime a causé du tort à des tiers,
- L’idéologie.
Les premières traces du phénomène remontent aux années 1990. Mais si sa pratique « activiste » continue à exister, le doxing est maintenant devenu une arme redoutable aux mains des réseaux criminels, familiers de l’extorsion de fonds.
Chantage à la réputation
On connaissait le vol de données à but d’espionnage industriel : fichiers clients, fichiers fournisseurs, secrets de fabrication… la liste est longue. Les cybercriminels lui ont trouvé une nouvelle destination : celui du chantage aux données.
Après avoir dérobé des informations confidentielles, par exemple les salaires du personnel et des dirigeants, les fraudeurs menacent leur propriétaire de les publier sur le web, les rendant accessibles à tous – concurrents, salariés, administrations, etc. On a vu récemment des groupes de logistique, des réseaux sociaux, des e-commerçants, se faire dérober tout ou partie de leurs fichiers clients. Résultat : une fuite de données entraînant une perte de confiance qui peut aller très loin.
Payer la rançon ne signifie évidemment pas en avoir terminé avec la menace : les cybercriminels resteront en possession de ces données… et le risque sur la réputation restera élevé.
Ce chantage prend une dimension nouvelle depuis la mise en place du Règlement Général sur la Protection des Données – RGPD.