Où en est l’épargne des ménages européens, et sera-t-elle libérée cette année ? C’est la question que se sont posés les experts d’Euler Hermes dans leur dernière étude. Le leader mondial de l’assurance-crédit se penche sur les conséquences de l’accumulation d’épargne des ménages en 2021, et sur la façon dont celle-ci pourrait être utilisée. Au sommaire :
- En 2020, l’épargne des ménages européens a cru de +50% pour atteindre en fin d’année 450 Mds EUR, soit plus de 4% du PIB européen. Si un tiers de l’épargne accumulée par les ménages européens en 2020 était libérée, cela pourrait générer un choc positif de consommation de +170 Mds EUR en 2021, ce qui représenterait +1,5 point de croissance de PIB pour l’Europe. Ce rebond de la consommation des ménages se répartirait de la manière suivante : +68 Mds EUR pour le Royaume-Uni, +42 Mds EUR pour l’Allemagne et +29 Mds pour la France. Les experts d’Euler Hermes estiment par ailleurs que l’application de nouvelles restrictions sanitaires au S1 2021 a potentiellement engendré un nouvel excès d’épargne en Europe de 200 Mds EUR.
- En 2020, deux tiers de l’épargne constituée par les ménages sur la période ont été conservés dans les comptes bancaires, tandis que le tiers restant a été investi dans les marchés de capitaux. Les ménages européens sont passés de vendeurs net d’actions à acheteurs net d’actions. En Allemagne, 27% de l’épargne constituée par les ménages en 2020 a été investie sur les marchés financiers, contre 21% en Italie et seulement 15% en France. Dans tous les pays européens, la part directement investie dans les fonds est largement supérieure aux niveaux des années précédentes, indiquant un nouvel intérêt pour l’investissement dans les marchés financiers actifs et risqués durant la pandémie.
- Comment pourraient être utilisés ces excès d’épargne des ménages européens ? « L’épargne constituée par les ménages européens en 2020 représente deux tiers du montant du plan de relance européen. C’est une source financière conséquente, qui pourrait permettre de moderniser et décarboner plus vite de l’économie européenne. A ces fins, les instances européennes pourraient décider de passer la seconde concernant la réforme de l’Union des Marchés de Capitaux, et contribuer à rediriger l’épargne des ménages vers des projets de transformation verte et digitale de l’économie européenne. Il faudra surtout éviter que cet excès d’épargne reste bloqué sur les comptes bancaires », répond Ana Boata, Directrice des recherches macroéconomiques d’Euler Hermes.