Comment ont évolué les exportations en France, en Allemagne et en Italie lors des deux dernières décennies ? Comment expliquer cette tendance, et quel a été l’impact de la crise Covid-19 sur la croissance des exportations de ces pays ? Les experts Euler Hermes répondent à ces questions dans leur dernière étude. Au sommaire :
- Les exportateurs européens de biens, et plus particulièrement les exportateurs français, allemands et italiens, ont perdu d’importantes parts de marché à l’international depuis 20 ans. Selon Euler Hermes, la part de marché à l’export de biens de la France s’est contractée de -1,7 point entre 2001 et 2021, de -1,3 point pour l’Allemagne et de -1,1 point pour l’Italie. Pendant la crise Covid-19, la France a continué de perdre du terrain à l’international (-0,2 point a/a), alors que l’Allemagne et l’Italie ont réussi à préserver leurs parts de marché.
- Comment expliquer cette érosion des parts de marché européennes à l’export de biens durant les deux dernières décennies ? L’émergence de la Chine en tant que puissance exportatrice de biens a joué un rôle important dans cette tendance, expliquant la majeure partie du recul des parts de marché française, allemande et italienne à l’international. « La Chine est parvenue à prendre des parts de marché aux exportateurs européens, non pas du fait de sa spécialisation sectorielle, mais en améliorant sa compétitivité dans des secteurs industriels stratégiques (machines et équipements, transports, aéronautique, pharmaceutique). En effet, si la Chine avait déjà un avantage indéniable en termes de compétitivité-prix, elle a également réussi à considérablement améliorer la qualité de sa production. De quoi accentuer le décalage, et expliquer la percée chinoise face aux exportateurs européens », analyse Selin Ozyurt, économiste France chez Euler Hermes.
- Dans quels secteurs les exportateurs français de biens ont-ils perdu le plus de parts de marché à l’international ? Entre 2011 et 2019, la part de marché des exportateurs français a particulièrement reculé dans les secteurs de l’aéronautique (-5 points), du pharmaceutique (-2,3 points), des transports ainsi que des machines et équipements (-1 point). « Paradoxalement, tous ces secteurs sont restés dynamiques à l’international jusqu’à l’apparition de la crise, avec une croissance des exportations plus importante que la croissance moyenne des exportations mondiales. Cela implique deux conclusions : la France a misé sur les bons secteurs pour son développement export, mais la compétitivité française a reculé par rapport à celle de ses concurrents étrangers », explique Selin Ozyurt.
- La bonne nouvelle pour les exportateurs français, c’est qu’ils auront des opportunités à saisir en 2021 et 2022 pour étendre leurs parts de marché à l’international. En effet, selon Euler Hermes, la demande additionnelle de biens adressée aux exportateurs français s’élèvera à +41 Mds EUR en 2021 et +31 Mds EUR en 2022. Les principales destinations à viser pour les exportateurs français de biens cette année sont l’Allemagne, avec +5 Mds EUR d’opportunités commerciales à saisir, mais également les Etats-Unis (+4,8 Mds EUR) et la Belgique (+3,2 Mds EUR). Les secteurs qui bénéficieront le plus de cette demande additionnelle sont le matériel de transport (+4,8 Mds EUR à saisir), l’agroalimentaire (+4,6 Mds EUR), les produits pharmaceutiques (+4,6 Mds EUR), la chimie (+4,4 Mds EUR) et les machines et équipements (+4 Mds EUR).
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