C’est un des fondements de l’art politique, de l’art de la guerre et de toute compétition économique. Qu’il s’agisse de la direction d’un Etat, de la conduite des hommes dans un conflit, de guerre commerciale ou de stratégie concurrentielle, il est capital de disposer d’informations sûres, fiables et protégées. S’il est important de réfléchir avant d’agir, il l’est tout autant de se renseigner.
C’est un des fondements de l’art politique, de l’art de la guerre et de toute compétition économique. Qu’il s’agisse de la direction d’un Etat, de la conduite des hommes dans un conflit, de guerre commerciale ou de stratégie concurrentielle, il est capital de disposer d’informations sûres, fiables et protégées. S’il est important de réfléchir avant d’agir, il l’est tout autant de se renseigner.
C’est un torrent quotidien qui menace de nous engloutir à tout moment. Chaque seconde apporte son flot d’informations multiformes, qui transitent par les canaux les plus divers : médias, réseaux sociaux, sondages, statistiques, notes d’analyses, rumeurs, etc., sans oublier à l’occasion les campagnes de désinformation. Bienvenue dans le monde de l’infobésité !
Préparer l’avenir en éclairant le présent
« L’avenir a une clé, c’est celle de l’information. Sans elle, rien n’est possible. Elle réduit les risques, profile les décisions, a une fonction stratégique, nécessite une organisation et une formation. Bref, elle est une arme, un outil, un mode de pensée », explique Philippe Wahl, PDG du Groupe La Poste. L’information permet de préparer l’avenir en éclairant le présent. C’est un réducteur d’incertitude et une composante de base de toute stratégie d’entreprise. Arme redoutable, son maniement ne s’improvise pas : il faut apprendre à la chercher, la comprendre, la vérifier, la mettre en perspective, la confronter à d’autres informations. Et la protéger.
Ce qui est vrai dans la sphère des affaires l’est aussi dans le domaine politique, militaire, médical, sportif, etc.
Avant d’opérer, un chirurgien doit recueillir de nombreuses informations sur le patient, l’affection dont il souffre, les symptômes recensés, les thérapies mobilisables, etc. ; il peut se renseigner en lisant les publications scientifiques ou en discutant avec ses confrères. Echanger avec les autres constitue une source d’information capitale, comme le savent bien les services de renseignements.
Pour réussir sa mission
Un commandement de bord, un pilote de porte-container, un guide de haute montagne, un colonel des pompiers chargé de la lutte contre les incendies de forêt… : tous doivent disposer d’informations précises et exhaustives pour mener leur mission à bien. Météo, état du matériel, paramètres techniques, services d’appui à solliciter en cas d’imprévu, itinéraires à emprunter, pièges à éviter : à tout instant, pour prendre les bonnes décisions et éviter le pire, il faut digérer beaucoup d’informations, les retraiter, les prioriser.
Même chose pour un responsable militaire en opération, véritable capteur d’informations sur l’état et le moral des troupes, la nature du terrain, les forces de l’ennemi, les armes à utiliser, les ruses à déjouer, etc. Et pour un homme politique. Gouverner, c’est choisir, mais impossible de trancher à bon escient sans avoir d’amples informations, qu’il s’agisse de l’état de l’opinion, des projets du législateur, des programmes des concurrents, etc. Quant aux services secrets, au service du pouvoir politique, la quête d’information est leur raison d’être. Un homme averti en vaut deux, dit le proverbe, mais un Etat bien informé démultiplie ses moyens d’action, son influence et sa puissance. Pas de leadership politique américain sans NSA ou FBI, pas de souveraineté française sans, hier, la DST ou le SDECE, et aujourd’hui la DGSI et la DGSE.
L’entreprise nage dans un océan d’informations, et le DAF doit surfer sur la vague
L’information financière – sur sa propre organisation, sur ses concurrents, sur son marché, sur l’ensemble de son écosystème – revêt une importance de plus en plus déterminante dans un monde multicanaux, multifaisceaux, fait d’instantanéité aussi bien que de gigantisme des données à recueillir, à structurer, à comprendre et à savoir exploiter.
Cours de Bourse, attitude à adopter face à une menace d’OPA, risque de réputation suite à de mauvais résultats connus de tous les analystes aussitôt publiés, initiatives des concurrents, nouveaux produits susceptibles de révolutionner son secteur d’activité, etc. : tout peut devenir matière à instruire le dirigeant et le DAF, veilleur et gardien de l’information financière.
« L’information n’est pas quelque chose d’innocent », relève l’un des meilleurs spécialistes de la science de gestion, James G. March. Elle sert à prendre un avantage, à réduire les aléas, à s’adapter à une situation nouvelle, à préparer une décision. C’est, insistons sur ce point, un antidote à l’incertitude, omniprésente et protéiforme, et donc l’un des assets économiques les plus précieux.
« Les actionnaires exigent de l’information pointue et validée. Le fonctionnement de l’entreprise demande des remontées régulières d’information pour maîtriser ce qui tourne bien, mais aussi et surtout ce qui marche mal, afin de donner sens à l’organisation. La stratégie de l’entreprise ne peut s’envisager qu’en pensant le futur à partir des informations acquises dans le passé et traitées au présent », explique Pascal Junghans. La gestion du temps demeure une variable clé de la réussite…