Export français, quels constats ?
Les exportateurs européens de biens, et plus particulièrement les exportateurs français, allemands et italiens, ont perdu d’importantes parts de marché à l’international depuis 20 ans. Selon Euler Hermes, la part de marché à l’export de biens de la France s’est contractée de -1,7 point entre 2001 et 2021, de -1,3 point pour l’Allemagne et de -1,1 point pour l’Italie. Cette érosion s’explique principalement par l’émergence de la Chine en tant que puissance exportatrice de biens. La Chine est parvenue à prendre des parts de marché aux exportateurs européens, pas nécessairement grâce à sa spécialisation sectorielle favorable, mais en améliorant sa compétitivité dans des secteurs industriels stratégiques (machines et équipements, transports, aéronautique, pharmaceutique).
Malgré ce contexte, de réelles opportunités seront à saisir pour les exportateurs français en 2021 et 2022 pour étendre leurs parts de marché à l’international. Ainsi, la demande additionnelle de biens et services adressée à la France devrait croitre de +62 Mds EUR en 2021 et de +44 Mds EUR en 2022 (-125 Mds EUR en 2020).
Quelles opportunités export en 2022 pour les entreprises françaises ?
Après une année 2020 durant laquelle les échanges commerciaux ont été perturbés, et malgré une crise sanitaire qui s’est prolongée sur le début de l’année 2021, l’optimisme est de retour du côté des exportateurs français. Le commerce mondial de biens et services en volume devrait rebondir de +8% en 2021 et de +6% en 2022 (-8,1% en 2020). Les exportateurs français pourront donc saisir les opportunités provenant de ce rebond des échanges internationaux.
Au-delà de ce constat, certaines zones géographiques seront à privilégier. En effet, L’Europe reste la destination qui offrira le plus d’opportunités aux exportateurs français. Pour tirer leur épingle du jeu, ces derniers devront particulièrement se concentrer sur l’Allemagne (+7,6 Mds EUR à saisir), la Belgique (+4,7 Mds EUR) et l’Espagne (+4,6 Mds EUR). Par ailleurs, malgré le Brexit, le Royaume-Uni reste une destination porteuse pour les entreprises françaises, avec une demande additionnelle estimée à +4,4 Mds EUR en 2021.
Il faudra également faire preuve d’audace, et tenter l’aventure Grand Export, car il y a de réelles parts de marché à conquérir pour nos exportateurs dans ces zones. Aux Etats-Unis par exemple (+6,9 Mds EUR), mais également en Chine (+2,4 Mds EUR) et au Japon (+1 Md EUR). Pour ce qui est des secteurs, les mieux positionnés pour bénéficier de ce surplus de demande externe sont les équipements de transport (+5,2 Mds EUR), l’agroalimentaire (+5,1 Mds EUR) et les produits pharmaceutiques (+4,9 Mds EUR).
Pierre Fabre, fleuron français
A l’occasion de cette 9ème cérémonie, Euler Hermes et BFM Business souhaitaient récompenser une entreprise française ayant su garder son ancrage territorial (90% de leur production réalisée en France) tout en se développant à l’international. Après délibération le jury des BFM Awards a décidé d’attribuer le prix de la conquête à l’international à Pierre Fabre, laboratoire pouvant se targuer de représenter à la fois le « Made In France » et la réussite à l’internationale.
Le contexte sanitaire et économique que nous avons collectivement traversé a complexifié la donne à l’international, cependant des entreprises françaises, bien positionnées sur des pays ou sur des secteurs porteurs ont pu tirer leur épingle du jeu et ont affiché de belles performances. Pierre Fabre, en fait partie, et a d’ailleurs pu s’appuyer sur ces deux activités (pharmaceutique et dermo-cosmétique) et ainsi afficher une performance remarquable à l’international. Son goût pour l’export, apparaît dès le début puisque c’est en 1974 que la société décide de s’exporter à commencer par l’Espagne. Cette envie de se confronter à de nouvelles cultures et de découvrir les opportunités qu’offrent les marchés internationaux, pousseront le laboratoire Pierre Fabre a s’implanté plus largement dans le monde pour atteindre à ce jour une présence dans 43 pays. Cette entreprise reconnue d’utilité publique comptabilise actuellement des parts de revenu à l’international à hauteur de 64%. Et son ambition ne s’arrête pas là, puisqu’elle envisage d’atteindre dans les années à venir une part de revenu à l’international de 70%.
Une conquête à l’international qui n’est plus à démontrer !